Le 1er août dernier, la résidence Fare Taranui, un projet immobilier tant attendu à Raiatea, a été brusquement annulée par son promoteur. La décision de mettre un terme à ce projet a été motivée par les coûts exorbitants des travaux, largement attribuables à la récente flambée des prix des matériaux de construction. Cette annulation a suscité des réactions mitigées au sein de la population de l'île, mettant en lumière les défis complexes auxquels fait face Raiatea en matière de logement.
Une offre insuffisante
La crise du logement à Raiatea s'intensifie, tandis que l'offre de biens immobiliers à des prix abordables demeure cruellement insuffisante sur le marché. La résidence Fare Taranui, composée de 94 unités, aurait pu apaiser cette forte demande, mais elle a été accueillie avec méfiance par une partie de la population locale.
Cette réticence à l'égard des immeubles en dépit de la pénurie de logements soulève la question des attentes de la population en matière d'habitat. Les préférences varient considérablement, allant des maisons individuelles avec cour aux projets similaires au lotissement Mana, avec ou sans immeubles.
Cependant, il est indéniable que les terrains disponibles, qu'ils soient vierges ou déjà construits, se font rares. Par ailleurs, Raiatea n'a pas été épargnée par la crise immobilière qui a fait flamber les prix des biens, rendant l'obtention de financements bancaires de plus en plus difficile. « Avoir accès à un logement social par le biais de l'Office Polynésien de l'Habitat (OPH) était hors de portée pour nous. On nous a dit que nos revenus étaient trop élevés et qu'il fallait laisser la place à d'autres ménages », explique une habitante.
Les critères stricts imposés par les banques, tels que la nécessité d'un contrat à durée indéterminée (CDI) et la titularisation, limitent également l'accès au financement pour de nombreux habitants. Ils se trouvent ainsi dans une impasse quant à la réalisation de leur rêve d'accession à la propriété.
Pour conclure
Seuls quelques privilégiés auront la possibilité de prétendre à l'un des logements du lotissement OPH actuellement en construction à Faaroa. Ce projet comprend 28 maisons individuelles avec cour, répondant ainsi aux critères appréciés sur l'île sacrée. Pour la majorité des habitants, la quête d'opportunités de logement continuera.
En Polynésie, environ 400 demandes de logement social sont déposées chaque année, tandis que l'OPH parvient en moyenne à produire seulement 72 logements sociaux par an. Cette disparité entre l'offre et la demande met en évidence l'urgence de trouver des solutions durables pour résoudre la crise du logement qui sévit à Raiatea.